Nous sommes désormais dans une société où l’égoïsme est devenue une valeur reine. Un tout pour ma gueule généralisé qui concerne toutes les générations. On la retrouve à toutes les strates de la société, dans tous les aspects de la vie courante et professionnelle. Il me semble que cette situation est le résultat d’une perte du commun, d’un certain état d’esprit, de l’empathie nécessaire pour faire société.
Les salauds d’algorithmes
La critique des RS est devenue systématique
à propos de tous les sujets de société. Des émeutes urbaines à la question
éducative, les réseaux sociaux sont jugés coupables, condamnés et honnis avant
toute analyse sérieuse.
S’ils ont des travers importants, ils ne
peuvent être tenus pour responsable de toutes les difficultés, les manquements
et les dérives actuelles.
Et si ils n’étaient que des symptômes. Les
bulles de préférence dans lesquelles les algorithmes nous enferment ne font que
refléter notre envie d’être conforter dans nos opinions, dans nos rejets de
toutes formes de contradictions. A cela s’ajoute notre désir d’afficher une vie
plus belle de celles des autres, quitte à maquiller la réalité. Chaque like
nous valorise et d’abord à nos propres yeux.
Mais cette explication est « Un peu courte, jeune homme ! », comme le dirait Cyrano de Bergerac, et pour
le moins inexacte, de mon point de vue.
Des réseaux à notre image
De ce que je peux en comprendre, nos buzz
nous ressemblent mais ne sont pas la
cause des déchirures que notre société connait. Elles sont à mon sens bien plus
profondes que cela. C’est d’abord celle du vivre ensemble qui apparaît en
pleine lumière. Ce sont nos fractures sociales qui deviennent identitaires au
fur et à mesure qu’elles s’accentuent. Et que dire de l’agressivité grandissante
dans notre quotidien.
Notre responsabilité en question
Comment croire que nous serions si faibles
de caractère que nous nous laisserions influencer par la première vidéo venue.
Ce serait trop facile. Mais nous sommes plus surement des victimes volontaires.
Car nous avons toutes et tous la capacité d’exercer notre esprit critique, de
nous informer, de garder de la distance avec ce que l’on veut bien nous
montrer. D’autant que nous ne pouvons plus ignorer que la manipulation est à
l’œuvre, tout azimut. Le savoir c’est pouvoir la déjouer avec un peu de volonté
et un brin d’efforts.
La surconsommation des écrans ne me parait
pas non plus une excuse suffisante, à quelques rares exceptions pour cause de troubles, puisqu’il s’agit d’un
acte volontaire. Rien n’oblige personne à rester des heures et des jours
entiers rivés aux écrans nomades. Nous sommes libres d’employer notre temps
comme bon nous semble. Personne ne nous force à rien. Nous sommes consentants
pour nous laisser emporter dans un maelstrom aussi incohérent qu’inutile. Nous
avons le choix. Nous avons la liberté d’éteindre nos écrans.
Je n’ignore rien de l’habilité des réseaux
sur la psychologie humaine et leurs capacités à atteindre nos émotions mais sont-elles
suffisantes pour nous exonérer de toutes responsabilités. Les vidéos de chatons
sont à notre disposition alors qu’aucune obligation ne nous impose de les
visionner.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire